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« Il n’est pas l’heure d’exposer complètement les labeurs administratifs de Bonnassieux. Je n’en aurai cité qu’une partie lorsque j’aurai rappelé qu’en dehors de ses occupations quotidiennes il prépara le concours que les Archives ont prêté en 1875 à l’exposition du Congrès international de géographie, collabora, en 1877, à la formation d’une portion de notre musée et, en 1887, à la rédaction de l’État sommaire de nos collections, et, de plus, s’acquitta fréquemment de la mission de guider l’apprentissage de nouveaux archivistes en les initiant à la connaissance et au maniement des séries de la section. Une mention spéciale est due à la plus importante de ses œuvres, qui est malheureusement inachevée, bien qu’elle ait été commencée en 1878 et poursuivie avec la plus régulière persévérance. Chargé de publier l’inventaire des procès-verbaux du Conseil de commerce, Bonnassieux terminait en 1891 l’impression de ses analyses, établies avec la précision et la sûreté que l’on pouvait attendre de lui. La table, qui sera considérable, n’en est qu’en partie préparée, et l’introduction, malheureusement, n’en est pas encore rédigée. Si le plan primitif eût pu être maintenu, l’introduction des procès-verbaux du Conseil de commerce aurait contenu l’histoire de la législation industrielle de la France au xviiie siècle, ainsi que celle de l’administration du commerce et de son personnel ; mais il avait fallu, pour des considérations diverses, réduire le cadre de cette préface à de moindres proportions, et, d’après l’accord intervenu, la partie économique et historique du mémoire projeté devait faire l’objet d’une publication personnelle de l’auteur, distincte de la collection de nos inventaires. Il n’en avait encore paru que de brefs et instructifs fragments. Bonnassieux en avait-il écrit d’autres chapitres ? Nul de nous ne le sait encore.

« Ni le hasard ni sa fantaisie n’ont jamais fourni à Bonnassieux le sujet de ses publications, dont le président de la Société de l’École des chartes rappellera tout à l’heure les titres et les mérites. Qu’il écrivît des articles de revue ou qu’il composât l’ouvrage sur les grandes Compagnies de commerce, qui lui a valu un prix à l’Institut, il puisait dans les papiers confiés à sa garde les principaux éléments de ses travaux et s’attachait presque exclusivement aux documents qui se réfèrent à l’histoire administrative ou économique. S’il s’écarta quelque temps de ses études accoutumées, ce fut au profit de l’histoire de Versailles, heureux qu’il était de l’enrichir d’une intéressante contribution, en souvenir des séjours qu’il y faisait chaque année, sur l’emplacement du parc de Clagny. D’une famille originaire de la région lyonnaise, qui s’honore d’avoir donné naissance à son père, le sculpteur Jean Bonnassieux, Pierre Bonnassieux avait obéi à des sentiments du même ordre le jour où il choisit le sujet de la thèse qu’il devait soutenir à l’École des chartes.

« Nous ressentons tous, devant la tombe de Pierre Bonnassieux, une