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date erronée, peut-elle offrir plus de garantie au sujet de la ville qui fut son berceau ? Je vais même plus loin, et, si j’examine bien ces vers faits en l’honneur de Nicolas de Lire, je soupçonne fortement qu’ils furent composés par quelque partisan de l’origine française, afin de donner de cette manière un argument à l’appui de cette opinion. Le distique suivant :

Lyra brevis vicus, Normanna in gente celebris
Prima mihi vitæ janua, sorsque fuit,


me semble n’insister sur ce lieu d’origine et le désigner avec tant d’exactitude que pour répondre à quelque objection que l’on aurait pu présenter. Bien peu d’épitaphes, je crois, offrent un tel caractère de précision au moyen âge. Aussi, sans vouloir dépouiller Lire de l’honneur qui lui est attribué, je mettrai seulement en doute le témoignage que l’on invoque, et je crois que les futurs historiens de Nicolas de Lire feront bien de chercher ailleurs des preuves plus solides pouvant permettre d’affirmer qu’il est bien de Lire en Normandie, plutôt que de toute autre localité portant le même nom.


J. Viard.