de la compléter, du moins d’y introduire quelques faits et quelques documents nouveaux.
Nous étudierons ensuite ses œuvres, que personne depuis trois siècles n’a lues en entier, où on peut espérer par conséquent faire quelque découverte intéressante.
À part la récente notice de M. Trévédy[1] et la note de Brunet dans la 4e édition du Manuel du libraire (1843), note fort courte mais relative à un point fort important[2], tout ce qu’on a écrit sur Meschinot et ses œuvres se distingue par une absence de critique vraiment étonnante : caractère qui brille surtout dans les deux notices le plus souvent citées, approuvées, et auxquelles jusqu’à ces derniers temps on accordait le plus d’autorité, je veux dire celles de Goujet et de Levot[3].
M. Trévédy a justement et plaisamment démoli celle de Levot : le bon, laborieux, consciencieux auteur de la Biographie bretonne a eu là des distractions si étranges qu’elles ressemblent comme deux gouttes d’eau à des insanités. Par exemple, plaçant la naissance de Meschinot en 1430 et sa mort en 1491, donc lui donnant en tout soixante-un ans de vie, Levot dit qu’il « exerça la charge de maître d’hôtel pendant plus de soixante ans, tant auprès de Jean V, duc de Bretagne, et de ses successeurs qu’auprès de la duchesse Anne et des rois de France Charles VIII et Louis XII. »
Louis XII étant monté sur le trône en 1498, cela revient à dire que Meschinot « exerça » cette charge dès sa naissance et continua de la remplir non seulement jusqu’à sa mort, mais sept ans après.