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une pareille lutte contre les éléments déchaînés et Gilbert prit ses dispositions pour atterrir en vol plané, mais le commutateur électrique de son moteur ne fonctionna pas et l’hélice continua à tourner malgré lui, le mettant dans l’impossibilité d’atterrir. Il se livra alors à une gymnastique des plus périleuses pour fermer le robinet de son réservoir à essence. Le moteur s’arrêta faute de combustible et le grand oiseau blanc vint se poser doucement au milieu du champ des Gravanches, telle une mouette sur la grève.

Pendant 16 minutes chronométrées, Gilbert avait tenu tête à l’ouragan ; il fut acclamé frénétiquement comme bien l’on pense.

Arrivée de Gilbert à Brioude.

Le temps ne se remit au beau que le vendredi suivant ; on apprenait dans Brioude que Gilbert s’apprêtait à quitter Clermont-Ferrand vers midi pour accomplir son raid aérien. La bonne nouvelle fut accueillie avec une grande satisfaction par les Brivadois et causa en ville une certaine animation.

Bien avant midi, les curieux commencèrent à se diriger vers le terrain d’atterrissage et les commentaires — en patois — allèrent leur train.

Une heure trente cinq. — Des cris, des clameurs s’élèvent : « Le voilà ! » Des hourras retentissent.

Eh bien non ! Ce n’est pas un aéroplane que l’on aperçoit c’est un ballon : Le Bibendun III qui monte lentement, majestueusement de la place des Carmes Déchaux où il a été gonflé, ayant à bord M. Marcel Michelin, le distingué pilote, M. Leyx et un opérateur du Cinéma-Pathé. Le ballon qui paraît tout en or, sur le fond gris du Puy-de-Dôme, vient dans là direction des Gravanches.