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couraient ça et là sur leurs bâtimens, ils prenaient place à la table des généraux et amiraux anglais, et les soldats de Stuart ne dédaignèrent pas de les avoir à leurs côtés dans les luttes de l’insurrection calabroise. Troubridge, lieutenant de Nelson, donnait le titre de gracioso compagno à Giuseppe Vitello, qui n’était pas le plus humain de ces insurgés. » — Le général Ulloa à lord Palmerston.




« Pour donner le change à l’opinion publique sur les atrocités qui se commettent dans les Deux-Siciles, le télégraphe de Turin et la presse révolutionnaire, insultant chaque jour avec un cynisme éhonté au bon sens et à la vérité, persistent à donner la qualification de brigands aux milliers de Napolitains qui protestent les armes à la mains contre l’asservissement et la spoliation de leur pays par les Piémontais, qui les fusillent et les dépouillent.

« Contrairement à ce que l’on croit généralement, la propriété est très divisée dans le royaume de Naples, et le peuple de ce pays, doué d’une intelligence peu commune, jouit d’un bien-être, d’une aisance que l’on chercherait vainement ailleurs. En bien ! ces propriétaires chez qui le sentiment national se joint à la foi religieuse et monarchique la plus vive, qui renonçant aux joies de la famille et aux douceurs du repos, se soulèvent de toutes parts contre les Piémontais, qu’ils considèrent comme les oppresseurs de leur pays, les usurpateurs des droits de leur légitime souverain, et enfin les persécuteurs de leurs croyances religieuses.

« Pour achever de faire ressortir la différence entre la conduite des troupes royales et celles des envahisseurs, nous devons ajouter qu’alors que ceux-ci fusillaient les prisonniers, il y avait au château de Gaëte près de quinze cents prisonniers garibaldiens qui, bien