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session, lord Palmerston ait pu se déclarer satisfait d’un tel état de choses ; qu’il ait pu, en plein Parlement, laisser tomber ces paroles.

« Nous espérons que la vigueur de Cialdini et de Pinelli réussira à rétablir la tranquillité dans les provinces troublées où ces méfaits se commettent, que leurs misérables auteurs seront bientôt châtiés comme ils le méritent ; enfin, que la population sera délivrée des malheurs dont la cause première est Rome.

« Comment attribuer à l’ignorance une aussi absurde altération des faits ? Pareille ignorance serait impardonnable dans la position de lord Palmerston. Ce ne peut donc être de sa part qu’une absence complète de tout sentiment d’humanité, et alors, comment n’en pas être indigné ? Quoi ! lord Palmerston ignorerait qu’il y a aujourd’hui dix mille personnes emprisonnées dans le royaume de Naples ? que depuis six mois, 617 personnes ont été passées par les armes ? Un écrit récemment publié à Bologne, Il Martyrologio, accuse les anciens souverains de l’Italie d’avoir fait périr 333 personnes en cinquante-quatre ans, et en voilà 617 sacrifiées en six mois ! Lord Palmerston s’étonnerait-il encore que ces gens ne veuillent pas le moins du monde les changement qu’il désire produire ? Manque-t-il, par hasard, d’informations récentes ? Nous lui en fournirons. » — Lord Normanby.




« Votre seigneurie applique aux peuples insurgés du royaume le nom de brigands ! Mais ce nom est d’origine française, mylord, et quand les Français le donnaient aux insurgés de ce même peuple, vers la fin du dernier siècle et au commencement de celui-ci, la presse et la tribune anglaise les appelaient les hommes forts, indépendant et même des héros. Les brigands, mylord, étaient alors armés et approvisionnés par les généraux anglais ; ils étaient caressés et choyés ; ils