Page:Bibaud jeune - L'Honorable L.A. Dessaules et le système judiciaire des États-pontificaux, 1862.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 71 —

tre d’un autre Anglais fort connu dans le royaume de Naples, Mr. Craven, qui a été publiée par les feuilles françaises.

« Que M. de Ricasoli veuille bien se rappeler le commerce éteint, les manufactures abandonnées, l’agriculture languissante, le gaspillage du trésor anéanti en peu de mois par les Verrès et les Pisons envoyés comme proconsuls du Piémont. »




« Rien de plus détestable que l’altération de la vérité dans la bouche d’un ministre anglais ; car il profite de la confiance qui s’attache à ce caractère pour fausser la réalité des faits. Nous aurions donc pu croire que la tentative sanglante des Piémontais pour imposer une tyrannie armée aux Napolitains, était un fait trop connu en Europe pour ne pas arrêter le leader ministériel dans ses affirmations hasardées. D’ailleurs, le véritable état des choses est parfaitement connu ; on sait le progrès continu de la réaction, fondé sur le patriotisme et le sentiment d’indépendance nationale ; on sait que les télégrammes des gouvernemens locaux l’ont formellement reconnu ; on sait que les lieutenans de Victor Emmanuel ont tous échoué tour à tour ; et Farini et le prince de Carignan, et le chevalier Nigra et enfin Ponza di San Martino, qui n’a pas voulu, lui, partager la responsabilité des exécutions militaires d’un Cialdini. Tous ces faits ont été reconnus avec douleur par les députés napolitains au Parlement de Turin ; Ricciardi se plaignait il y a trois mois du traitement subi par le duc de Cajanello, qui languit encore en prison. Ce même député a ajouté que, ce qu’il demandait, c’est qu’on traitât le duc comme il avait été traité, lui, par Ferdinand II « Et sachez le bien, c’est enfin écrié M. Ricciardi, si vous osiez recourir aujourd’hui au vote populaire, il ne serait plus en faveur de l’annexion. Conçoit-on maintenant qu’à la fin de la