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matie anglaise, est ce qui a surtout pris au cœur à Bonaparte, dont, le courageux prélat ne réclame point du reste le pardon.




Depuis que les préliminaires de Villa Franca ont mis un terme à la guerre d’Italie, une série d’actes contraires au droit, a été accompli dans la Péninsule, et y a créé la situation anormale dont nous voyons maintenant les conséquences extrêmes se développer.

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« Le gouvernement sarde a ordonné à ses troupes au milieu d’une paix profonde, sans déclaration de guerre et sans provocation, de passer la frontière romaine ; il a pactisé ouvertement avec la révolution établie à Naples ; il a sanctionné ses actes par la présence des troupes piémontaises et des hauts fonctionnaires sardes qui ont été mis à la tête des forces insurgées, sans cesser d’être au service du roi Victor Emmanuel. Enfin il vient de couronner cette série de violations du droit en annonçant à la face de l’Europe son intention d’accepter l’annexion au Piémont des territoires appartenant à des souverains qui sont encore dans leurs états et qui défendent leur autorité contre les violentes attaques de la révolution. Par ces actes, le gouvernement sarde ne nous permet plus de le considérer comme étranger au mouvement qui a bouleversé la Péninsule. Il prend sur lui leur responsabilité et se met en opposition flagrante avec le droit des nations. La nécessité qu’il allègue de combattre l’anarchie ne se justifie pas, puisqu’il se place sur la voie de la révolution pour recueillir son héritage et non pour arrêter sa marche ou pour réparer ses iniquités. Des prétextes de cette nature ne sont pas admissibles. Il ne s’agit pas ici d’intérêts purement italiens, mais d’un intérêt général commun à tous les gouvernements. Il s’agit de ces lois éternelles sans lesquelles il ne peut y avoir aucun ordre social, ni paix, ni sécurité pour l’Eu-