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plicable attitude ? Hélas ! il faut le dire, ce n’était que par un tissu de contradictions cyniques, par une révolution perpétuelle et sans pudeur entre des principes opposés, selon qu’ils caressaient ou importunaient la révolution en marche ou le complot en travail. S’agissait-il du Pape, il était coupable lorsqu’il n’avait point d’armée, parce que la répression des délits et le cours de la justice n’étaient point garantis à ses sujets. Formait-il un noyau d’armée, on le trouvait plus coupable, parce que, dès lors, l’invasion de ses États devenait plus difficile. Quant à la France, elle avait eu le droit d’intervenir lorsqu’il s’agissait d’ouvrir au Piémont Milan et Venise ; elle ne l’avait plus, s’il s’agissait de lui retirer Florence, Parme et Bologne. S’agissait-il de nationalités, Pie IX et le roi de Naples cessaient d’être Italiens, et la maison de Savoie, la moins Italienne de toute l’Italie, avait seule le privilège de répondre au programme national. S’agissait-il d’institutions politiques, on ne pouvait établir en Italie une centralisation trop arbitraire ; mais cette même centralisation, on appelait la révolte pour la combattre en Hongrie. » — Le comte de Falloux.




« Vous avez deux faces, et vous les montrez toutes deux tous les jours. Vous dites aux catholiques : Ne me reconnaissez-vous plus ? Je suis le gouvernement qui a fait l’expédition de Rome, qui a accablé le Pape de ses sympathies, avant, pendant et après la guerre ; qui a signé la paix de Villa-Franca ; qui a renforcé la garnison de Rome, en rappelant son ambassadeur de Turin ; qui seul a maintenu ses vaisseaux devant Gaëte. » Vous dites aux partisans exaltés de la révolution italienne : « Pourquoi vous défiez-vous de moi, et que vous fait la présence de mes troupes à Rome ? Avez-vous oublié que j’ai consenti jadis à contrecœur à l’expédition de Rome ? ce que j’ai écrit à Edgard Ney ; que la paix de Villa-Franca a été dans mes mains une lettre-morte ; que j’ai dit bon voyage à ce-