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ambitieux. De pareils actes doivent être abandonnés à des démagogues en démence. » — Mgr Bourget.




« C’est l’Angleterre, non plus hélas, cette glorieuse Angleterre, libérale et conservatrice, que nous avons vantée, aimée, admirée ;[1] mais une Angleterre dégénérée, méconnaissable au moins passagèrement, infidèle à ses vrais intérêts, à son bon sens, à son équité naturelle, à ses meilleures traditions, à ses plus pures gloires ; une Angleterre où l’intolérance est poussée si loin, que le premier ministre déclare hautement qu’un catholique sincère est incapable de remplir les fonctions de simple archiviste ; une Angleterre qui, à Suez, sacrifie à son égoïsme mercantile les intérêts du genre humain ; qui, en Syrie, sacrifie à sa jalousie contre la France, l’humanité, la pitié, la justice ; qui, en Italie, sacrifie à la recrudescence de son vieux fanatisme protestant le droit des gens et tout ce qu’elle a elle-même garanti ; qui applaudit et qui provoque chez nous à toutes les oppressions que ses lois interdisent chez elle ; qui fomente et encourage contre le Pape, les actes et les idées qu’elle a noyés dans le sang des Irlandais, des Canadiens, des Indiens et des Ioniens ; qui, dès qu’il s’agit de nuire à l’Église, a de l’argent pour tous les aventuriers, de la connivence pour toutes les invasions, de la sympathie pour tous les crimes ; un Palmerston pour mener, en s’en moquant, le deuil du droit européen comme de l’antique honneur britannique ; et je le constate avec le plus douloureux mécompte, un Gladstone pour insulter à la pudeur filiale de tous les catholiques, en qualifiant leur Pontife et leur père de mendiant sanguinaire. » — Le Comte de Montalembert.

  1. Personne plus que nous n’a loué l’Angleterre ; mais c’était également l’Angleterre gouvernée par les torys, et non par whighs sans honneur et sans principes.