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Pour moi, je n’entre point dans une aussi petite dispute.

Mais vous me fournissez bien des prétextes pour persister dans ma brièveté. Il devient, en effet, inutile d’ennuyer vos lecteurs d’une discussion touchant les sources de la législation des États-Pontificaux, puisque non-seulement Mgr de Montréal, qui connaît l’Italie pour y être allé trois fois, nous les fait connaître dans son excellente lettre pastorale ; mais vous-même aussi, monsieur : « elle est composée, dites-vous, de l’ancien droit romain d’abord. » Voilà bien la base trouvée, je crois.

Vous admettez ensuite des abus en Angleterre, (où la justice est si expéditive !  !  !) et même en France. Qui doute que cela n’invite aussi à être court ?… car, à quoi bon discuter des admissions ? Ne vaut-il pas mieux lire les œuvres de Jérémie Bentham, et le discours du cardinal Mathieu dans le Sénat ?

Je ne puis résister, cependant, à la tentation de citer deux ou trois exemples.

Trouvez-vous bien rationnel d’enfermer douze citoyens dans une chambre, au milieu de toutes les privations, jusqu’à ce que leur jugement soit à l’unisson ? Il n’est pas matériel le peuple qui a imaginé des moyens physiques de saisir la vérité !

Le prisonnier n’a droit à copie des dépositions qu’en payant ; trouvez-vous cela noble ?

Alfred de Vidil est condamné pour n’avoir pas voulu déposer contre son père ; cela vous paraît-il naturel, gentil ?

Mais ne prétendez-vous pas que je ne me suis attaqué qu’à une remarque incidente de votre diatribe ?

D’abord, on voit de suite que je n’ai pas prétendu vous prendre à partie sur tout ce qui fait le sujet de la polémique : il m’aurait fallu, pour le faire, avoir un journal à moi. Je n’ai fait qu’intervenir pour relever un quiproquo. Sachez, au reste, que ce n’est jamais dans le conseil de mes ennemis que je vais chercher des inspirations, et que, comme le vieux Frédéric, comme Napoléon Ier et autres gens d’esprit, mon ordre d’attaque est toujours l’ordre oblique ! Vous ne pouvez prétendre que le paragraphe sur lequel je tombe n’é-