la femme un peu moins de science, moins d’ambition à chercher la gloire du dehors et plus d’aspiration à vouloir toujours demeurer, par la tendresse, le dévouement, le centre des affections intérieures.
— Mais, monsieur, la science est-elle incompatible aux qualités de la femme ? parce qu’une femme est instruite s’ensuit-il qu’elle ne peut faire une bonne épouse, une mère admirable ?
— Non, non ; mais que voulez-vous, neuf fois sur dix la chose existe. J’ai connu des femmes auteurs, parfaites en tout point, qui avaient à gémir de l’opinion qu’on se faisait d’elles, à cause de leurs confrères en littérature. Voilà le revers de la médaille, une femme auteur, vraiment femme est un trésor, elle existe, on la trouve ; mais elle a à subir le jugement téméraire des masses.
— Quel dommage !
— Vous avez raison, quel dommage qu’ici-bas les bons doivent infailliblement payer pour les méchants.
Lucienne avait ralenti le pas, elle arrivait chez monsieur Girardin.
— Vous entrez ici ? mademoiselle. Un mot avant de vous quitter, veuillez dire à votre charmante amie, mademoiselle Girardin, que je m’occupe à terminer son intéressante histoire du gant de soie.