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le secret de la marquise

avait veillé toute la nuit auprès du marquis, avait aussi été transporté dans son appartement. Le jeune homme avait voulu s’y installer afin de voir s’éveiller celle qu’un instant il avait cru endormie pour toujours. Sa mère ne s’était pas opposée à ses désirs, elle se sentait si heureuse de voir que la raison était rendue à son fils, qu’elle n’aurait pu lui refuser aucune de ses demandes, même les plus extravagantes.

Hector sortait des portes du tombeau, son apparence était celle d’un mourant ; mais la joie lui donnait une force toute nouvelle. Il ne se sentit aucune faiblesse à se tenir assis plusieurs heures dans le grand fauteuil, épiant avec une impatience fébrile le réveil de la jeune fille.

Sa mère lui demandait souvent : « Hector, n’y a-t-il pas de l’imprudence à demeurer si long temps sans te reposer. »

— Non, je ne sens aucune fatigue depuis que je sais que Louise n’est pas ma sœur, ma mère, il n’y a plus aucun obstacle, n’est-ce pas ? Je pourrai bientôt la nommer ma femme, vous ne vous opposerez plus à notre union ? »

— Que par ton mariage elle devienne véritablement ma fille, Hector, c’est mon vœu le plus cher, cher. »

Un rayon de soleil couchant vint en ce moment illuminer la chambre. Louise tressaillit et rouvrit les yeux. En apercevant Hector et sa mère près d’elle, ses regards témoignèrent l’étonnement. Que s’était-il passé ? La marquise ne lui laissa pas le temps d’exprimer sa pensée, elle alla au-devant de ses questions.

« Ma chère petite Louise, dit-elle, réjouis-toi avec moi de la guérison de notre pauvre malade,