Page:Bibaud - Le Panthéon canadien, 1891.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaux de France. Un sieur de St-Simon fut envoyé par Talon, avec le P. Albanel, à la découverte de la baie d’Hudson par le Saguenay, et la reconnut par terre en 1672, selon Léon Guérin, qui le fait voyager sous les auspices du baron d’Avaugour. Cet auteur moderne dit que le vicomte d’Argenson avait envoyé Desprez-Coutures[1] et le P. Druillettes en 1661 par une autre voie. Ils pénétrèrent jusqu’au lac St-Sacrement et, refoulés par les Iroquois, ils revinrent à Québec. M. de St-Simon laissa un journal soigné de son voyage. Ce ne fut pas le seul voyageur que produisit cette famille. Carlo Carli, parlant du voyage de Bougainville autour du monde en 1765, dit : « L’Étoile était commandée par le sieur Giraudais, qui avait à son bord le sieur de St-Simon, capitaine d’infanterie, fort versé dans les langues et les usages des sauvages. Il était né au Canada. » En 1759, il avait pénétré à Montréal avec les dépêches du gouvernement français, malgré la prise de Québec. Brigadier général sous Rochambeau à York-Town, il commanda une attaque. Lui ou un autre membre de cette maison émigra en Espagne lors de la révolution française. Il était devenu marquis, commanda une division de 7,000 hommes dans l’invasion de la France en 1793, puis dans la défense du territoire espagnol en 1794. En 1801, il commanda contre le Portugal le corps espagnol dénommé l’armée du Nord, et repoussa une irruption. Napoléon, par qui il fut pris les armes à la main à la défense de Madrid, allait violer le droit des gens en le faisant fusiller parce qu’il était officier général au service d’un souverain, quand mademoiselle de St-Simon obtint sa grâce par son héroïsme.

Denis (Jean Olivier), fils de Denis, seigneur de la baie des Chaleurs et de Percé, fut un des premiers Canadiens qui entrèrent dans l’ordre réformé de St-François. Ordonné en 1690, mort en 1742. Il bâtit une église et une maison de son ordre à Percé.

Denis (l’abbé Paul), poète éminent, né à Vaudreuil en 1820, prononçait en 1840 ou 1850, un sermon de la St-Jean-Baptiste très remarquable. Après avoir été nombre d’années directeur du collège de Montréal, en ville d’abord, puis à la montagne depuis 1861, il a été nommé directeur du

  1. Sénéchal de la côte de Beaupré.