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en la manière qu’elle a celle des Îles. Le roi, en prenant ce parti, pourrait compter de perdre cette colonie : car sur la première déclaration que la compagnie a faite de ne souffrir aucune liberté de commerce, et de ne pas permettre aux habitans de faire venir pour leur compte des denrées de France, même pour leur subsistance, tout le monde a été révolté. La compagnie, par cette conduite, profitera beaucoup, en dégraissant le pays, et non seulement lui ôtera le moyen de subsister, mais sera un obstacle essentiel à son établissement. »

Vers la fin de décembre, M. de Tracy étant de retour à Québec, Garakonthié y arriva, avec des députés de son canton et de ceux de Goyogouin et de Tsonnonthouan. Il demanda la paix et la liberté de tous les prisonniers que les Français avaient faits sur les trois cantons, depuis le dernier échange. Le vice-roi le reçut avec bonté, et lui fit, en particulier et en public, beaucoup d’amitié. Il lui accorda ce qu’il demandait, à des conditions raisonnables, et le congédia, ainsi que les autres députés, chargé de présens.

Le silence des Agniers et des Onneyouths, en cette rencontre, et plus encore leur conduite passée, ne laissaient aucun doute sur leur mauvaise volonté. Deux corps de troupes furent donc commandés pour les aller châtier. M. de Courcelles se mit à la tête du premier, qui était le plus considérable, et le second marcha sous les ordres de M. de Sorel. Les Onneyouths, instruits de ces préparatifs, en furent alarmés, et envoyèrent des députés à Québec, pour détourner l’orage qui les menaçait. Il paraît même que ces députés avaient un plein pouvoir pour agir au nom des Agniers,