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ler, en même temps, à la construction de trois forts. Le premier fut placé à l’endroit même où avait été celui de Richelieu, bâti par le chevalier de Montmagny, et dont il ne restait plus guère que les ruines. M. de Sorel, capitaine au régiment de Carignan, qui en fut chargé, et y fut laissé pour commandant, lui donna son nom. Le second fort fut bâti au pied du rapide de la rivière Richelieu : M. de Chambly, capitaine au même régiment, en eut la direction et le commandement, et le nom de Saint-Louis, qu’on lui donna d’abord, se changea bientôt en celui de cet officier. M. de Salières se chargea du troisième, qu’il fit construire environ trois lieues plus haut que le second, sur la même rivière : il lui donna le nom de Sainte-Thérèse, et y choisit son poste.

Ces ouvrages, qui furent exécutés avec une diligence extrême, intimidèrent d’abord les Iroquois, surtout les Agniers, et leur bouchèrent le passage principal et ordinaire pour entrer dans la colonie ; mais ces barbares ne tardèrent pas à s’en ouvrir plusieurs autres ; et l’on reconnut bientôt qu’on aurait pu choisir pour quelques uns de ces forts des situations plus convenables, et qu’en les répartissant sur des points plus différents et plus éloignés l’un de l’autre, on eût protégé la colonie d’une manière plus efficace et plus permanente.

Pendant qu’on était ainsi occupé à se mettre à couvert des incursions des Iroquois, M. Talon ne demeurait pas oisif à Québec : il s’instruisit parfaitement de la nature, des ressources et des forces du pays, et bientôt il eut achevé un mémoire, qu’il adressa à M. Colbert, ministre de la marine et des colonies. Il lui apprenait que M. de Mesy était mort avant que la nou-