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leur insolence : un de leurs partis s’étant approché des Trois-Rivières, M. Duplessis-Bochart, qui y commandait, voulut marcher contre eux en personne. Il fut tué dans le combat, et sa mort donna un nouveau relief aux armes des Iroquois. Enfin, la bourgade de Sylleri n’étant plus en sûreté avec une enceinte de palissades, on fut contraint de l’enfermer de murailles et d’y placer du canon.

Les Iroquois n’étaient pas animés contre les seuls Français : ils cherchaient encore à exercer leur vengeance contre toutes celles des tribus sauvages qui avaient porté secours, ou donné asile aux Hurons. En 1651, ils pénétrèrent chez les Attikamègues, et autres Sauvages du nord, et ne laissèrent pas un village dont ils n’eussent égorgé ou dissipé les habitans. La nouvelle en ayant été portée à M. de Lauzon, un des principaux membres de la compagnie du Canada, qui, cette même année, avait succédé à M. d’Aillebout, il comprit qu’il aurait été nécessaire d’opposer une digue à ce torrent ; mais il n’avait amené aucun secours de France, et la colonie était loin d’avoir des forces suffisantes pour rétablir la sûreté et la tranquillité.

L’île de Montréal ne souffrait guère moins que les autres parties du Canada, malgré un renfort de cent hommes, que M. de Maison-Neuve avait été chercher en France. En 1653, deux cents Iroquois surprirent, dans l’île, vingt Français, et les enveloppèrent de toutes parts. Ces derniers firent néanmoins si bonne contenance, et se défendirent avec tant de résolution, qu’ils mirent les barbares en fuite, après en avoir tué un grand nombre. Dans le même temps, cinq cents Agniers s’approchèrent des Trois-Rivières, et tinrent ce