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CHAPITRE XIII.


Destruction ou dispersion des Hurons. — Hostilités des Iroquois.


Cependant, les Iroquois continuaient à détruire, l’une après l’autre, les bourgades huronnes, et à en massacrer les habitans. Plusieurs missionnaires furent enveloppés dans ces massacres, entr’autres, les P. P. Gabriel Lallemant, Garnier, Daniel et de Brébeuf.[1] Ceux qui demeurèrent parmi les restes de la nation leur conseillèrent de se retirer dans quelque endroit éloigné, où ils n’eussent plus à craindre d’être inquiétés par les Iroquois. Une partie se rendit à l’avis des missionnaires, et se retira dans les îles du lac Huron appellées de Manitoualin, ou Manitoulines, ou sur le continent voisin ; une partie descendit à Québec, et le reste se donna aux Iroquois, et fut incorporé avec cette nation.

Après l’anéantissement ou la dispersion des Hurons, les Iroquois ne regardèrent plus les forts et les retranchemens des Français comme des barrières capables de les arrêter. Ils parcoururent le pays, et se répandirent, en grandes troupes, dans les environs des habitations. Un évènement funeste vint accroître encore

  1. Ce dernier était oncle du traducteur de la Pharsale de Lucain.