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voyé du gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, chargé de proposer une alliance, ou une neutralité perpétuelle entre les deux colonies, indépendamment de toutes les ruptures qui pourraient survenir entre les deux métropoles.

M. d’Aillebout, qui après avoir commandé quelque temps aux Trois-Rivières, venait de succéder à M. de Montmagny, dans le gouvernement général, trouva la proposition avantageuse, et envoya à Boston le sieur Jean Godefroy et le P. Dreuillettes, pour conclure et signer le traité, mais à condition que les Anglais se joindraient aux Français pour faire la guerre aux Iroquois. Cette condition fit rompre la négociation. C’était, en effet, trop exiger des Anglais, assez éloignés des Iroquois pour n’en avoir rien à craindre, et uniquement occupés de leur commerce et de l’agriculture.

Ce qui pouvait faire désirer ce traité de neutralité aux habitans de la Nouvelle-Angleterre, c’était principalement le voisinage des Sauvages de l’Acadie, qui étaient pour eux ce que les Iroquois étaient pour les habitans du Canada. Il se passait alors, dans cette province, des faits assez intéressants pour mériter de trouver place dans cette histoire.

Après la mort du commandeur de Razilli, un sieur d’Aunay de Charnisé entra dans tous ses droits, et obtint, en 1647, la commission de gouverneur de l’Acadie, c’est-à-dire, de la partie de la presqu’île qui portait plus particulièrement ce nom. La première chose qu’il fit, en prenant possession de son gouvernement, ce fut d’abandonner la Hève, et d’en transporter tous les habitans au Port-Royal, où il commença un grand établissement. Mais, soit que le Port-Royal