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Français, qui l’accompagnait, fut mis à mort, ainsi que la plupart des Hurons.

Quelque temps après cette rencontre, un parti de cent Iroquois parut devant le fort de Richelieu. M. de Montmagny, qui y était monté, en tua plusieurs, et contraignit les autres de se retirer. Mais bientôt, on ne reçut plus que des nouvelles désastreuses du pays des Hurons :[1] les Iroquois détruisaient par le feu des bourgades entières, et en massacraient tous les habitans. Ces barbares étaient partout : ils prirent, sur le lac Saint-Pierre, le P. Bressani, qu’ils traitèrent comme ils avaient fait le P. Jogues. Tous ceux qui accompagnaient ce religieux furent tués ou faits prisonniers.

Cependant, quelque déterminés que parussent être les Iroquois de pousser la guerre à toute outrance, contre les Français et leurs alliés, ils ne laissaient pas de montrer, de temps à autre, quelque inclination à la paix. Quelque temps après la rencontre sur le lac Saint-Pierre, le commandant des Trois-Rivières ayant fait savoir à M. de Montmagny que des Algonquins et des Hurons étaient arrivés à son poste, avec trois prisonniers iroquois, ce dernier se rendit sur les lieux, fit assembler les principaux des deux tribus, et leur dit que s’ils voulaient lui laisser la disposition de leurs pri-

  1. Les jésuites avaient fait, ou commencé à faire, des Hurons, ce qu’ils firent, plus tard, des Sauvages du Paraguay, un peuple de chrétiens presque en tout semblables à ceux de la primitive église, et de plus soumis à leurs pasteurs ecclésiastiques, dans le temporel comme dans le spirituel. Ces religieux s’étaient établis dans chacune de leurs bourgades, et leur avaient donné à toutes des noms de saints ou de saintes : c’étaient les bourgades de Sainte-Marie, de Saint-Michel, de Saint-Joseph, de Saint-Jean-Baptiste, de Saint-Jean, de Saint-Ignace, etc.