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vieux Sauvages, qui l’y accompagnèrent, l’ayant fait monter jusque sur la cime, lui dirent qu’ils étaient de la tribu qui avait autrefois habité ce pays. « Nous étions, ajoutèrent-ils, en très grand nombre : toutes les collines que tu vois à l’orient et au midi étaient couvertes de nos cabanes. Les Hurons en ont chassé nos ancêtres, dont une partie s’est réfugiée chez les Abénaquis, une autre chez les Iroquois, et le reste est demeuré avec nos vainqueurs. » M. de Maison-Neuve recommanda à ces Sauvages d’avertir leurs frères de se réunir dans leurs anciennes possessions, les assurant qu’ils n’y manqueraient de rien, et qu’ils y seraient en sûreté contre quiconque entreprendrait de les inquiéter. Ils promirent de faire pour cela tout ce qui dépendrait d’eux ; mais il paraît qu’ils ne purent venir à bout de rassembler les débris de leur tribu dispersée.

Il arriva bientôt une nouvelle recrue, avec M. d’Aillebout de Musseau, un des associés, et une troisième, l’année suivante. L’établissement, qui fut nommé Ville-Marie, prit la forme d’un commencement de ville, et fut entouré d’une palissade de pieux debout.