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nir passer presque toute la belle saison dans les environs des Trois-Rivières ; mais comme ils s’en retournaient dans leur pays, aux approches de l’hiver, les missionnaires ne parvenaient que difficilement à les instruire assez pour en faire des néophytes.

Montréal n’existait pas encore : M. de Champlain avait bien compris de quelle importance il serait d’occuper et de fortifier l’île de ce nom ; mais la compagnie de la Nouvelle France n’était pas entrée dans ses vues, et il fallut que ce fussent des particuliers qui se chargeassent de l’exécution de ce projet ; mais ils le firent plutôt dans des vues de religion et de piété que par des motifs d’intérêt ou de politique. Des personnes puissantes, tant ecclésiastiques que laïcs, et animées d’une dévotion et d’un zèle religieux peu commun, même dans ce temps-là, s’associèrent sous le nom de « Compagnie de Montréal, pour le soutien de la religion catholique en Canada, et la conversion des Sauvages. » Suivant le plan de cette nouvelle compagnie, il devait y avoir, dans l’île de Montréal, une ville, ou plutôt, une bourgade française bien fortifiée et à l’abri de toute insulte : les pauvres devaient y être reçus et mis en état de subsister de leur travail : l’on proposait de faire occuper le reste de l’île par des Sauvages, de quelque tribu que ce fût, pourvu qu’ils fussent chrétiens, ou voulussent le devenir.[1]L’an 1640 en vertu de la concession que le roi

  1. Le nombre de ceux qui entraient dans cette nouvelle association était de trente-cinq. Peut-être le lecteur ne sera-t-il pas fâché de voir ici les noms des principaux : c’étaient, parmi les ecclésiastiques ; MM. J. J. Ollier, fondateur et premier supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice ; A. le Ragois de Bretonvillirs, Gabriel de Quelus, Nicholas Barreau et P. D. Lepretre, prêtres