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pareils affrons, faute d’être en état de tenir seulement en équilibre la balance entre deux partis de Sauvages, qui tous ensemble, n’auraient pas tenu contre quatre ou cinq mille hommes de troupes. Mais les cents associés ne revenaient point de leur assoupissement, et la colonie semblait diminuer, de jour en jour, en nombre et en force, au lieu d’augmenter, comme elle aurait dû faire.

Avant de passer plus loin, nous dirons un mot des missions, objet principal alors, pour une grande partie des Français qui demeuraient dans ce pays, ou qui y avaient des relations. Pendant que les PP. Jérôme Lallemant, de Brébeuf, et autres, faisaient tous les efforts possibles pour convertir au christianisme les Hurons, les Algonquins et les Outaouais, les PP. Turcis, Perrault, Lionnes, travaillaient dans le même but, chez les tribus de Sauvages des environs du golfe de Saint-Laurent, désignés alors sous le nom de Gaspésiens, à cause de la baie de Gaspé, où la plupart des vaisseaux qui fréquentaient ces parages venaient jetter l’ancre. Il y avait aussi une mission à Tadousac, lieu plus fréquenté qu’aucun autre par les Montagnais et autres Sauvages du nord. Ils arrivaient, quelquefois tous ensemble, et quelquefois, les uns après les autres ; mais à l’exception d’un petit nombre, aussitôt la traite faite, ils s’en retournaient chez eux, ou plutôt, se dispersaient dans les montagnes et les forêts. Plus tard, les jésuites allèrent au-devant de ces Sauvages jusqu’à Chicoutimi, sur le Saguenay, où ces pères eurent un établissement considérable et en très bon état. Outre les Algonquins, un nombre assez considérable de Sauvages des tribus les plus reculées vers le nord, commençaient à prendre l’habitude de ve-