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bien moins comme des ennemis que comme des libérateurs, lorsqu’ils parurent devant Québec, vers la fin de juillet 1629. L’escadre s’étant arrêtée derrière la Pointe Lévi, une chaloupe s’avança jusque vers le milieu de la rade. L’officier qui la commandait demanda la permission de s’approcher. Elle lui fut donnée, et lorsqu’il eut débarqué, il alla présenter une lettre de Louis et Thomas Kertk, frères de l’amiral David. Cette lettre contenait une sommation dans des termes extrêmement polis : les deux frères, dont l’un devait commander à Québec, et l’autre conduisait une escadre dont la meilleure partie était restée à Tadousac, faisaient entendre à M. de Champlain qu’ils étaient informés du triste état de sa colonie ; que néanmoins, s’il voulait leur remettre son fort, ils le laisseraient maître des conditions. Champlain n’eut garde de refuser les offres qu’on lui faisait ; mais il fit prier les deux frères de n’approcher pas davantage, qu’on ne fût convenu de tout. L’officier s’en retourna avec cette réponse, et revint, le soir du même jour, pour demander les articles de la capitulation. Champlain les lui donna par écrit : ils portaient 1.o Qu’avant toutes choses, MM. Kertk montreraient la commission du roi d’Angleterre, et la procuration de l’amiral David, leur frère. 2.o Qu’ils lui fourniraient un vaisseau pour passer en France, avec tous les Français : 3.o Que les gens de guerre sortiraient avec leurs armes, et emporteraient leurs effets.

Louis Kertk accepta ces conditions, et le lendemain, 20 juillet, il mouilla dans la rade, avec trois vaisseaux, dont le plus gros portait dix canons. Il était de l’intérêt des vainqueurs que ceux des habitans qui