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Cependant les Sauvages causaient toujours de grandes inquiétudes : ils avaient encore assassiné quelques Français, et comme on ne s’était pas trouvé assez fort pour en tirer raison, l’impunité les avait rendus plus insolents ; de sorte qu’on ne pouvait s’écarter des habitations sans courir risque de la vie. M. de Champlain, de retour à Québec, crut devoir se plaindre au roi de l’état de faiblesse où il avait trouvé la colonie, principalement par la faute des associés des sieurs de Caen, qui ne s’occupaient que de la traite des pelleteries. Le cardinal de Richelieu, alors premier ministre, goûta la proposition qui lui fut faite, de mettre le commerce du Canada entre les mains d’une nouvelle compagnie. D’après le mémoire qui lui fut présenté, les associés devaient faire passer en Canada deux ou trois cents ouvriers de tous métiers ; ils promettaient de porter le nombre des habitans à 16,000 avant l’année 1643 ; de les loger, nourrir et entretenir de toutes choses pendant trois ans ; de leur assigner ensuite des terres défrichées, autant qu’il serait nécessaire pour leur subsistance, et de leur fournir des grains pour les ensemencer. Tous les nouveaux colons devaient être français et catholiques, et il devait y avoir dans chaque habitation des prêtres que la compagnie s’engageait à défrayer de tout pendant quinze ans, après quoi ils pourraient subsister au moyen des terres qu’elle leur aurait assignées.

Pour dédommager les associés de tant de frais, le roi leur cédait, ainsi qu’à leurs successeurs, à perpétuité, le fort de Québec et tout le pays de la Nouvelle France, tout le cours du fleuve Saint-Laurent et des rivières qui s’y déchargent, ou se rendent à la mer, avec les îles, ports, hâvres, mines, pêches, etc., sa majesté ne se ré-