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Québec. Il trouva l’habitation en si bon état, que n’y jugeant pas sa présence nécessaire, il monta de suite jusqu’à Montréal. Après avoir séjourné quelque temps dans cette île, où il avait dessein de faire un établissement, il fit une excursion sur la grande rivière des Outaouais ; puis redescendit à Québec, et se rembarqua pour la France, vers le milieu de l’été.

Il conclut un nouveau traité avec des marchands de St.-Malo, de Rouen et de la Rochelle, et leur obtint, par l’entremise du prince de Condé, des lettres-patentes du roi (Louis XIII). Il se rembarqua ensuite pour le Canada, avec quatre récollets, qu’il avait demandés, et à qui la compagnie s’était engagée de fournir tout ce qui serait nécessaire. Il arriva à Québec, au printemps de 1614, et monta incontinent à Montréal. Il y trouva des Hurons et quelques uns de leurs alliés, qui l’engagèrent dans une troisième expédition contre les Iroquois.

Les premiers historiens du Canada ont beaucoup blâmé la facilité avec laquelle M. de Champlain se laissait entraîner dans des expéditions lointaines, périlleuses, imprudentes et peu dignes de sa situation. « Il est constant, dit le P. Charlevoix, que par cette complaisance, il prenait le meilleur moyen de gagner l’amitié des Sauvages, et de bien connaître un pays où il s’agissait d’établir un commerce avantageux, et la religion chrétienne parmi un grand nombre de tribus payennes ; mais il s’exposait beaucoup, et ne faisait pas réflexion que cette facilité à condescendre à toutes les volontés de ces barbares n’était nullement propre à lui concilier le respect que demandait le caractère dont il était revêtu. Il y avait, d’ailleurs, quelque chose de