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nada, dit Raynal, qui avant 1749, ne s’étaient jamais élevées au-dessus de dix-sept-cent mille livres, n’eurent plus de bornes, après cette époque. » Le même auteur ne compte pas moins de cent vingt-trois millions trois cent mille livres, déboursés par le gouvernement, depuis le commencement de 1750 jusqu’à l’automne de 1760. L’année 1758 couta seule vingt-sept millions trois cent mille livres, et la suivante, vingt-six millions.

Les négociations pour la paix, entre l’Angleterre et la France, furent entammées en 1762, et le traité définitif de paix fut signé, le 10 février 1763. Par le treizième article de ce traité, la France cède à l’Angleterre le Canada et ses dépendances, telles que les îles du Cap-Breton et de Saint-Jean, et les autres îles et côtes situées dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent, avec tous les droits que le roi Très-Chrétien avait possédés et exercés dans ces pays. De l’autre côté, sa majesté britannique confirme et assure aux habitans du Canada le libre exercice du culte catholique, et à peu près tout ce qui avait été accordé par la capitulation de Montréal.

Ainsi passa de la domination de la France à celle de l’Angleterre une colonie d’un siècle et demi d’existence, une région aussi vaste que l’Europe ; et cela, par la faute des administrateurs de la métropole, et plus encore de ses employés dans la colonie. Avec les deniers publics dilapidés par ces employés, on aurait pu doubler les moyens de défense, et probablement repousser l’invasion. Des sommes prodigieuses dépensées pendant les dernières années de la domination française, il était dû, à la paix, dit Raynal, quatre-vingts millions ; On re-