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payées, trois mois après que la paix aurait été conclue ; celles de 1759, dix-huit mois après ; et les ordonnances, aussitôt que les circonstances le permettraient ; qu’ils avaient ordre d’assurer les habitans du Canada que rien qu’un manque total de fonds la trésorerie n’avait pu contraindre le roi à adopter ce plan de conduite envers des sujets qui lui avaient donné tant de preuves de fidélité et d’attachement, et que sa majesté était persuadée qu’ils attendraient, avec patience et résignation, le moment où tout ce qui leur était dû leur serait payé. »

Le dérangement des finances de la France était réel, et il n’y a guère à douter que le péculat qui avait eu lieu, dans ce pays, n’y eût contribué jusqu’à un certain point.

Pour revenir aux mouvemens militaires, M. Dumas laissa quatre cents hommes à la Pointe aux Trembles, sous le commandement de M. de Laroche-Beaucourt, et quatre cents à Jacques-Cartier, sous M. de Repentigny, et se porta lui-même à Déchambault, avec environ 1,000 hommes. Le chevalier de Lévis donna ses ordres, en passant, aux Trois-Rivières et ailleurs, et arriva à Montréal, le 29 mai. Le premier résultat d’une conférence qu’il eut avec le gouverneur, sur les mesures à prendre pour la défense du pays, fut une circulaire adressée aux capitaines de milice, dans la vue de contre-carrer l’effet de la proclamation du général Murray, et de rassurer les habitans, par l’espoir, non pas tant de prompts secours de France, que d’une paix prochaine et avantageuse.

La paix était bien, en effet, ce que les Canadiens devaient désirer le plus ardemment, dans les conjonctures