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et six ou sept redoutes de bois, construites par les Anglais, couvraient cette enceinte. Le terrain est partout pierreux, sur les hauteurs, et devient presque un roc vif, en approchant de la ville. Après avoir reconnu la place, le général français décida qu’on commencerait par une parallèle aux hauteurs, au front des bastions de Saint-Louis, de la Glacière et du Cap aux Diamans, et qu’on y établirait des batteries ; le mauvais état du revêtement, dans cette partie, faisant espérer qu’on pourrait de là faire brèche, malgré l’éloignement, et la faiblesse du calibre des pièces.

Les travaux préparatoires durèrent depuis le 29 avril jusqu’au 9 mai ; la 10, les batteries de canons et de mortiers commencèrent à jouer sur la place, et le firent avec assez d’activité, mais sans beauçoup de succès, jusqu’au 15. Ce même jour le général français fut averti que deux gros vaisseaux, qui paraissaient être anglais, venaient d’arriver entre l’île d’Orléans et la Pointe Lévy. Une frégate anglaise était entrée, dès le 9, dans le port de Québec. Sur cet avis, le général envoya ordre aux bâtimens de transport, où étaient les vivres, les munitions et une partie de l’artillerie, de se retirer, et aux frégates celui de se tenir sur leurs gardes. Mais, soit que ces ordres eussent été reçus trop tard, ou qu’on n’y eût pas obéi assez promptement, les vaisseaux anglais s’étant avancés, le lendemain, 16, sous les ordres du commodore Swanton, les frégates françaises n’eurent que le temps de s’échouer, l’une, un peu au-dessus du Cap aux Diamans, et l’autre, vis-à-vis de la Pointe aux Trembles, où on les brula, pour empêcher que les Anglais ne s’en rendissent maîtres. Quelques uns des bâtimens de transport furent aussi détruits.