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tué sous lui. Le général en chef passa à cette aîle, pour y donner ses ordres, et repassa ensuite à l’aîle droite, entre les deux armées. Il s’était proposé de charger les Anglais en flanc, avec les brigades de la Reine et de Roussillon, qui débordaient les hauteurs dont ils s’étaient emparés ; mais en conséquence d’un ordre mal rendu par un officier, la brigade de la Reine alla se poster derrière la gauche, où elle devenait inactive. Il prit, sur le champ, la résolution d’exécuter son mouvement avec le seul régiment de Roussillon ; et il le fit si à propos, et si vigoureusement, que l’aîle gauche des Anglais fut enfoncée, en un instant. Le désordre se communiqua promptement à l’aîle droite, et toute l’armée de Murray fut forcée de retraiter précipitamment, laissant, sur le champ de bataille, ses morts, ses blessés et toute son artillerie.

La bataille de Sainte-Foy dura environ deux heures. Les Français et les Anglais y montrèrent une bravoure et une ardeur à peu près égales : la perte des premiers, en tués et blessés, fut d’environ huit cents hommes, et celle des Anglais de 12 à 1,500[1], sans compter un nombre assez considérable de prisonniers. Cette perte aurait sans doute été plus grande encore, si les troupes françaises n’eussent pas été excédées de fatigues, au point de ne pouvoir suivre les fuyards. Le nombre des combattans était d’environ 4,000, du côté des Anglais, et d’environ

  1. Raynal exagère, sans doute, en disant que les Anglais laissèrent 1,800 des leurs sur le champ de bataille ; mais M. Smith exagère encore plus, et d’une manière bien plus improbable, lorsqu’en portant la perte du général Murray à 1,000 hommes, il dit que les Français avouaient en avoir perdu 1,800 !