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faire un débarquement entre le Cap Rouge et Québec. Il fut donc résolu qu’on gagnerait l’intérieur des terres, et qu’on traverserait la rivière du Cap Rouge, à deux lieues de son embouchure, pour, après avoir passé par la Vieille Lorette, retomber dans le grand chemin, et s’emparer des hauteurs de Sainte-Foy.

On descendit, le 26, jusque vis-à-vis de Saint-Augustin, dans les bateaux, qu’on traîna sur la glace, et qu’on laissa dans l’endroit, avec une garde ; et les troupes s’acheminèrent, avec une partie des vivres et des munitions, et trois pièces de canon. M. de Bourlamaque fut envoyé en avant, avec un détachement de l’artillerie, les grenadiers et les Sauvages, pour construire des ponts sur la rivière du Cap Rouge, et avertir quand il serait temps que l’armée se mît en mouvement.

Vers deux heures de l’après-midi, sur l’avis que reçut le général, qu’il y avait deux ponts de jettés sur la rivière du Cap Rouge, l’armée avança, et M. de Bourlamaque eut ordre de traverser la rivière, et de s’emparer des maisons qui couvraient le passage. La partie de l’armée qui arriva la dernière, ne put traverser la rivière que durant la nuit, et elle le fit, à la lueur des éclairs, qui se succédaient, à courts intervalles.

Ayant appris que les Anglais s’étaient retirés de l’Ancienne Lorette à Sainte-Foy, le chevalier de Levis envoya au général Bourlamaque l’ordre de se porter en avant, autant qu’il le pourrait faire, sans se compromettre, et fit avancer les brigades, à mesure qu’elles avaient traversé ; mais l’artillerie n’ayant pu passer, durant la nuit, il fut forcé d’attendre jusqu’à 10