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traire, les renforts de France trouvaient, à leur arrivée, où se loger et se poster avantageusement, ou des troupes prêtes à les aider à se rendre maîtres de Québec, supposé que le siège eût traîné en longueur, ou eût été converti en blocus.

Vers le milieu d’avril (1760), le fleuve s’étant débarrassé des glaces, dans les environs de Montréal, on fit venir les frégates, les navires et les autres bâtimens, qui avaient hiverné à Sorel et ailleurs, afin d’y embarquer les troupes, l’artillerie, les munitions et les vivres. Le 17, le chevalier de Levis fit partir M. de la Pause, aide-maréchal des logis, pour aller reconnaître les endroits propres au débarquement des troupes, et faire préparer, à Jacques-Cartier, et aux environs, tout ce qui était nécessaire pour que l’armée fût en état de marcher sans délai en avant. Les bateaux qui portaient des troupes furent mis à l’eau, le 20 et le 21 : les frégates et les bâtimens de transport les suivirent de près. Les bateaux arrivèrent à la Pointe aux Trembles le 24, et les plus gros vaisseaux, le lendemain.

En arrivant à l’entrée du gouvernement de Québec, on trouva le fleuve encore plein de glaces ; ce qui, joint au grand froid qu’il faisait, semblait devoir arrêter l’armée ; mais, sentant combien il était important d’arriver devant Québec, avant que les Anglais fussent instruits de sa marche, le général fit surmonter tous ces obstacles. M. de la Pause fut encore envoyé en avant, pour voir jusqu’où l’on pourrait aller en bateaux, et reconnaître la position des Anglais, qu’on savait avoir établi des postes, depuis la ville jusqu’à la rivière du Cap-Rouge, dont ils gardaient le passage. Il ne parut pas possible de tenter de traverser, au bas de cette rivière, ni de