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Québec, et les Montagnais se rendirent à Tadousac, M. de Champlain les suivit. Dès qu’ils apperçurent les cabanes de leurs villages, ils coupèrent de longs bâtons, y attachèrent les chevelures qu’ils avaient faites, et les portèrent comme en triomphe. À cette vue, les femmes accoururent, se jettèrent à la nage, et ayant joint les canots, elles prirent les chevelures des mains de leurs maris, et se les passèrent autour du cou.

Champlain étant remonté à Québec, il y fut joint par Pontgravé, et s’embarqua avec lui pour la France, laissant la colonie naissante sous les ordres de Pierre Chavin, homme brave et intelligent. Il fut bien reçu du roi, à qui il rendit compte de la situation où il avait laissé le Canada, que l’on commença alors à appeller Nouvelle-France. On lui confia encore deux vaisseaux, le printemps suivant, et il arriva à Tadousac, le 8 avril. Il en repartit le 28, après avoir assuré les Montagnais qu’il venait dégager la parole qu’il leur avait donnée, l’année précédente, de les accompagner encore à la guerre contre les Iroquois. Ces Sauvages n’attendaient, en effet, que son retour pour se remettre en campagne, et à peine fut-il arrivé à Québec, qu’ils s’y rendirent, au nombre de soixante guerriers. Les Algonquins se trouvèrent prêts aussi, et tous marchèrent vers la rivière de Sorel, d’autres Sauvages avaient promis de se rendre. Champlain les suivit de près, dans une barque ; mais il ne trouva pas le nombre de guerriers qu’on lui avait fait espérer, et il apprit, en même temps, qu’un parti de cent Iroquois n’était pas loin. Il n’y avait pas un moment à perdre pour le surprendre. Il fallut laisser la barque et se mettre dans des canots. Quatre Français suivirent Cham-