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res ne tardèrent-ils pas à perdre du terrain. Pour comble de malheur, le marquis de Montcalm, le baron de Sennezergues, son second, et M. de Saint-Ours, qui faisait les fonctions de brigadier, furent blessés mortellement, dans ce moment critique, et il ne se trouva personne en état de les remplacer.

Le général Wolfe, qui se tenait en avant, sur la droite de sa ligne, à l’endroit où l’attaque était la plus vive, fut aussi blessé, d’abord grièvement, et ensuite mortellement, par le feu des tirailleurs canadiens, au moment où les Français commençaient à reculer[1]. Il fut remplacé par le brigadier Monkton, qui blessé lui-même dangereusement, fut contraint de céder le commandement à Townsend. Ce dernier sut profiter des avantages déjà obtenus, en faisant avancer à propos les troupes tenues jusqu’alors en réserve. Ce fut vainement que les Français continuèrent à faire des efforts, sur leur droite, où se trouvait le plus grand nombre des troupes réglées, pour prendre les Anglais en flanc, suivant le plan de leur général ; n’étant pas, comme leurs adversaires, soutenus par un corps de réserve, ils furent contraints de reculer, et ce mouvement rétrograde entraina la retraite précipitée de l’aile gauche et du centre. Le marquis de Vaudreuil, qui se trouvait, en ce moment, à la porte de la ville, voulut rallier les troupes, mais sans succès.

Le colonel Bougainville, parti de son poste, avec environ 1,000 hommes, n’arriva pas assez tôt sur les

  1. Les forces lui manquant, il s’appuya sur l’épaule d’un lieutenant. Cet officier voyant les Français plier, s’écria, « Ils fuient. Qui sont ceux qui fuient, dit Wolfe. Les Français, répondit le lieutenant. Quoi déjà ! répartit le général anglais : je dois donc mourir content. »