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Dans les premiers jours de septembre, le général Wolfe, voyant la saison avancée, et désespérant de pouvoir forcer les Français, dans leurs lignes de Beauport et de Montmorency, résolut, d’après l’avis de son conseil de guerre, de changer de postion, et d’essayer de combattre le marquis de Montcalm, dans une situation moins désavantageuse ; une victoire étant à peu près devenue, pour les assaillans, la seule alternative de salut.

Dans la nuit du 12 au 13 septembre (1759), les troupes anglaises traversèrent, en plusieurs divisions, dans des bateaux plats et des chaloupes, de la Pointe Lévy sur la rive du nord, et débarquèrent, successivement, à l’anse du Foulon, appellée aussi, depuis, l’Anse de Wolfe, sans que les Français s’apperçussent de leurs

    appris que le curé du Château-Richer s’était fortifié, dans une grande maison, avec quatre-vingts de ses paroissiens, y envoya un détachement, avec une pièce de canon et un obusier. Au premier coup de canon tiré sur la maison fortifiée, les Canadiens en sortirent, pour aller au-devant des assaillans ; mais ils tombèrent dans une ambuscade, qui leur avait été dressée, à l’entrée du bois : il y en eut trente de tués, et les Anglais leur enlevèrent la chevelure, en conséquence (ajoute notre historien,) de ce qu’ils s’étaient déguisés en Sauvages.

    « Un autre détachement anglais, envoyé du côté de Beaumont, y surprit une vingtaine d’habitans occupés à faire la récolte. Ceux-ci prirent leurs armes, se retirèrent derrière un bois taillis, et tirèrent, avant que les Anglais fussent à la portée du fusil. L’officier anglais partagea ses gens en trois bandes, pour prendre les Canadiens en front et sur les deux flancs. Ces derniers tirèrent sur la bande du centre, qui s’avançait au petit pas ; sur quoi, les deux autres, précipitant leur marche, tombèrent, à l’improviste, sur les Canadiens, leur tuèrent cinq hommes et leur en prirent quatre. Les Anglais n’eurent que quelques hommes de blessés, dans ces deux dernières rencontres. »