Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’élever des retranchemens, à l’endroit du gué, le seul qui offrît un passage praticable. Le détachement que Wolfe y envoya fut attaqué, deux fois, dans sa route, et contraint de s’en retourner, après avoir perdu une cinquantaine d’hommes.

Le général anglais, voyant peu d’apparence de succès, de ce côté, passa devant Québec, le 18 juillet, avec quelques vaisseaux portant des troupes, afin de reconnaître les bords du fleuve, du côté de cette ville, et voir s’il n’y trouverait pas un endroit favorable à la descente. Ayant trouvé partout la côte inaccessible, entre Québec et le Cap Rouge, il se contenta d’envoyer le colonel Carleton à la Pointe aux Trembles, où on lui avait dit qu’il y avait des magasins d’armes et de munitions, et s’en retourna découragé, et désespérant presque du succès de l’entreprise contre la capitale du Canada.

Cependant, les généraux Prideaux et Johnson s’étaient mis en marche, pour aller assiéger Niagara. En passant à l’embouchure de la rivière d’Oswego, ils y laissèrent un détachement de 2,000 hommes, avec l’ordre de rebâtir le fort détruit d’Ontario. Le chevalier de la Corne s’avança, du même côté, dans le dessein de harceler les Anglais, et de les empêcher, s’il était possible, d’avancer vers Niagara. Les Français et les Anglais se trouvèrent en présence, les uns des autres ; mais, comme le combat allait s’engager, la terreur s’empara du détachement de la Corne, qui fut contraint de s’éloigner. Quoique bien inférieur, du côté du nombre, il croyait pouvoir renouveller la tentative, le lendemain ; mais il trouva les Anglais sur leurs