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ligne, formant le centre de l’armée, camperont sur les hauteurs de Beauport, et le long du chemin qui suit la petite rivière de ce nom. La gauche, composée des brigades de la ville et du gouvernement de Montréal, campera à la gauche de l’église de Beauport, et s’étendra le long du sommet de la grande escarpe, ou côte élevée, qui règne sur les derrières de cette paroisse. La réserve se postera sur le niveau de la chûte de Montmorency, et étendra sa droite le long de la hauteur dont on vient de parler, afin de joindre la gauche de la ligne. Dans cette position, l’armée retranchera la totalité de son front, pour se mettre à couvert de l’artillerie de l’assaillant. On fortifiera aussi les endroits qui paraîtront propres à servir de communication avec le corps principal. »

Dans le cas où la retraite deviendrait nécessaire, après une défaite, l’armée principale devait traverser la rivière Saint-Charles, au pont de bateaux, et la réserve suivre le chemin de Charlesbourg, et même se retirer jusqu’à Lorette, si elle était trop pressée par les ennemis, en tenant ferme, à chaque défilé, afin de retarder leurs progrès. Tout ce qu’il y avait à faire, dans ce cas extrême, est également détaillé, dans le rapport du conseil de guerre, où l’on paraît avoir prévu tout ce qui se pouvait faire de mieux, avec le peu de forces que l’on avait, soit pour l’attaque, soit pour la défense, ou enfin pour la retraite. Le but principal était d’empêcher que Québec ne tombât au pouvoir des Anglais : car on était bien convaincu que du sort de la capitale dépendait celui de toute la colonie.

Ce n’était pas assez d’avoir fait, ou ordonné les meilleures dispositions, et assemblé le plus de soldats et de