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promotions pour les principaux officiers de la colonie : le marquis de Vaudreuil était nommé grand-croix de l’ordre de Saint-Louis ; le marquis de Montcalm, Commandeur du même ordre et lieutenant-général ; le chevalier de Levis, maréchal-de-camp ; MM. Bourlamaque et Sennezergues, brigadiers, et M. Dumas, inspecteur-général des troupes de la marine.

Le 20 mai, M. de Vaudreuil émana une proclamation, dans laquelle, après avoir enjoint aux capitaines des milices de tenir leurs compagnies prêtes à marcher, au premier ordre, il disait, entr’autres choses, aux habitans,

« Que la prochaine campagne fournirait aux Canadiens l’occasion de se signaler ; que sa majesté connaissait la confiance qu’il avait en eux, et qu’il n’avait pas manqué de l’informer des services qu’ils avaient rendus ; que le roi ne doutait pas qu’ils ne fissent tous les efforts qu’on pouvait attendre de sujets fidèles, d’autant plus qu’ils auraient à mettre leur religion, leurs femmes et leurs enfans à l’abri du cruel traitement qu’ils éprouveraient, de la part des Anglais, qui portaient contre eux la haine jusqu’à les rendre responsables des cruautés des Sauvages ; qu’il avait la satisfaction de pouvoir dire qu’il n’appréhendait nullement pour le salut de la colonie ; mais que cependant il prendrait les mesures les plus efficaces, pour mettre en sûreté les biens et les droits des habitans. »

Quelques jours après, les milices du gouvernement de Québec eurent ordre de se rendre dans les environs de la capitale. Il fut assigné, dans les bois, des endroits particuliers, où les vieillards, les femmes et les enfans devaient se retirer, avec les bestiaux, à l’approche de la