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vaient s’en procurer à moins de trente-six à quarante francs. Ce n’était même qu’avec beaucoup de difficulté que le gouvernement pouvait en obtenir pour les troupes, quelque peu qu’il leur en fallût, après la diminution de la ration ; diminution, à laquelle elles ne s’étaient soumises, ainsi qu’à l’obligation de manger de la chair de cheval, qu’après une mutinerie qui aurait pu avoir des suites fâcheuses, mais qui fut appaisée, dès le principe, par la prudence et la fermeté du chevalier de Levis. Durant l’hiver de 1758 à 1759, on fut obligé d’augmenter la paie des officiers, et de mettre une partie des soldats, en quartiers, chez les habitans des campagnes.

D’après le recensement qui fut fait, au mois de janvier, le nombre des hommes en état de porter les armes était de 7,511, dans le gouvernement de Québec ; de 6,405, dans celui de Montréal, et de 1,313, dans celui des Trois-Rivières ; faisant un total de 15,229 miliciens.

Pendant le reste de l’hiver, une grande partie des troupes et des milices furent employées à la réparation et à l’approvisionnement des différentes garnisons de la colonie.

Le gouverneur reçut, par le colonel de Bougainville, qui arriva à Québec, le 14 mai, la confirmation, de l’avis qu’il avait déjà reçu, que le dessein du gouvernement anglais était d’attaquer le Canada, par terre et par mer. Il lui était ordonné de faire les meilleures dispositions possibles, pour la défense de la colonie, à défaut des secours qu’on ne pouvait pas lui envoyer.

M. de Bougainville était porteur des nouvelles