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avec ordre de rebâtir le fort. Il fit partir, en même temps, un autre détachement, sous le capitaine de Montigny, pour renforcer la garnison de Niagara, et prêter main-forte, s’il était nécessaire, à M. de Lignery, successeur de M. Dumas, au fort Duquesne. Mais pour ce dernier poste, le renfort ne fut pas envoyé à temps, ou n’était pas assez considérable.

Dès la fin de juillet, le brigadier Forbes était parti de Philadelphie, avec un gros corps de troupes réglées. Il fut joint, en route, par un corps de troupes provinciales, sous le colonel Washington ; continua à s’avancer à l’ouest ; fit jonction, à Raystown, avec le Colonel Bouquet, qui commandait, en cet endroit, et se trouva à la tête de 7 à 8,000 hommes. Bouquet, envoyé en avant avec 2,000 hommes, s’arrêta à seize ou dix-sept lieues du fort Duquesne, et détacha le major Grant, avec huit cents hommes, pour en aller reconnaître les approches.

Les Français, avaient été instruits, de bonne heure, de tous ces mouvemens, et s’étant placés en embuscade, ils attaquèrent Grant, à l’improviste, le défirent, et le firent prisonnier, avec trois cents de ses gens, après lui en avoir tué ou blessé un égal nombre.

Cet échec n’affaiblissait pas assez l’armée anglaise, pour donner à M. de Lignery la confiance de pouvoir lui résister, dans son fort ; aussi se hâta-t-il de se retirer, avec sa garnison, dès qu’il sut que Forbes allait arriver. Le général anglais, en prenant possession du fort Duquesne, en changea le nom en celui de fort Pitt, ou Pittsburg. Il y laissa une forte garnison, et s’en retourna à Philadelphie.