Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/282

Cette page a été validée par deux contributeurs.

née précédente, en était revenu depuis quelques mois[1]. M.  Varin avait rempli, en son absence, les fonctions d’intendant.

  1. Avant son départ pour la France, il avait obtenu du gouverneur général la place de commandant de Beauséjour, et la charge lucrative de commissaire, pour un de ses favoris, nommé de Vergor, homme sans talens, et dépourvu de tout sentiment d’honneur et de probité. À peine ce nouveau fonctionnaire fut-il arrivé à Beauséjour, qu’il reçut de M.  Bigot une lettre dans le genre de celle que Louis XIII, si inconvenablement surnommé le Juste, écrivit au maréchal de Marillac, exécuté ensuite, pour concussion dans la province dont il avait été gouverneur. Dans cette lettre, datée du 30 août 1754, l’intendant disait à son favori  : « Retirez autant d’argent que vous pourrez de votre poste, mon cher de Vergor ; les moyens sont entre vos mains ; faites en sorte d’être bientôt en état de repasser en France, et d’acheter une terre près de moi. » Le favori sut mettre à profit, comme on peut croire, l’avis de son protecteur.