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Du côté des Français, il y eut une trentaine d’hommes de tués, et à peu près autant de blessés : M.  de Beaujeu, et MM.  de la Perade et Corneval, officiers du corps de la marine, furent du nombre des derniers. M.  Dumas se distingua particulièrement dans ce combat, qui se livra, le 9 juillet, à midi : les Canadiens y donnèrent de nouvelles preuves de leur bonne volonté, et les Sauvages s’y conduisirent en alliés fidèles et zélés.

Au lieu de se fortifier, après leur retraite, de crainte que la victoire que les Français venaient de remporter ne les portât à tenter de pénétrer dans la Virginie, ou dans la Pensylvanie[1], les Anglais, se contentèrent de laisser un petit détachement, au fort Cumberland, sur le Potomac, et se retirèrent, sous la conduite du colonel Washington. Ils arrivèrent à Philadelphie, le 2 août, au nombre de 1,600 hommes, et furent aussitôt embarqués pour Albany, où l’on formait un dépôt de troupes pour une expédition contre le Canada.

Le marquis Duquesne s’étant démis du gouvernement du Canada, pour rentrer dans le service de mer, on lui donna pour successeur le marquis de Vaudreuil de Cavagnal, gouverneur de la Louisiane. Les provisions de ce dernier, datées du 1er janvier 1755, furent enrégistrées à Québec, le 13 juillet de la même année. M.  Bigot, qui était passé en France, l’an-

  1. La plupart des écrivains anglais prétendent que c’étaient les Français qui avaient empiété, en érigeant le fort Duquesne, etc. Ce fort, situé au confluent de l’Ohio et de la Monongahela, se trouvait dans les limites données depuis à la Pensylvanie, mais quinze ou vingt lieues à l’ouest des monts Apalaches.