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cissipi et les rivières qui s’y jettent, tant du côté de l’est que du côté de l’ouest, et particulièrement l’Ohio ou Belle-Rivière, avaient été découverts primitivement par des Français, ou des Canadiens.

M. de la Jonquière prévoyait bien que si la guerre avait lieu entre la France et l’Angleterre, l’Amérique en serait le théâtre ; il représenta donc à son gouvernement la nécessité de faire passer en Canada un grand corps de troupes, et d’y envoyer, en même temps, une grande quantité de munitions et de marchandises, afin qu’on en pût toujours fournir suffisamment et à un assez bas pris aux Iroquois, pour détacher ces Sauvages de l’alliance et de la fréquentation des Anglais de la Nouvelle-York. En attendant que ces troupes et ces effets fussent arrivés, M. de la Jonquière crut devoir faire, de son côté, tout ce qui lui paraissait pouvoir faciliter le dessein qu’il avait en vue : il fit partir M. de la Jonquière-Chabert, accompagné de M. Piquet, du séminaire de Montréal, et d’un parti d’Iroquois domiciliés, pour le canton des Agniers, avec ordre de demander à ces Sauvages la permission de bâtir un fort, sur la frontière de leur pays, en leur promettant qu’ils y trouveraient constamment, et à bon compte, tous les effets dont ils pourraient avoir besoin. M. Chabert s’acquitta si adroitement de la commission dont le gouverneur l’avait chargé, et fut si bien secondé par l’abbé Piquet, qu’il obtint sans beaucoup de peine la permission désirée. Le fort fut bâti, et nommé de la Présentation ; et les Agniers et autres Iroquois furent si satisfaits de la chose, que sans l’intervention de M. William Johnson, qui avait déjà acquis une grande influence