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bitans du Canada. Il forma donc le projet de faire passer les Acadiens de la presqu’île sur le continent voisin ; et pour y mieux réussir, il eut recours à leurs missionnaires, et particulièrement à M. Leloutre, prêtre séculier, et au P. Germain, jésuite. Ces missionnaires entrèrent, avec zèle, dans les vues du gouverneur général ; et pour les seconder, dans leurs efforts, celui-ci envoya un renfort de troupes au commandant du fort qui avait été construit au nord de la Baie Française, avec ordre de s’y maintenir par la force des armes, si on tentait de l’en déloger. Par ces moyens, on parvint à induire plusieurs familles acadiennes à venir s’établir dans le voisinage, et comme sous la protection de ce fort.

Flatté de ce premier succès, et persuadé, qu’avec un peu d’encouragement, un grand nombre d’Acadiens suivraient l’exemple de ces premiers émigrés, et qu’il se formerait, par ce moyen, une nouvelle colonie, qui serait comme une barrière contre les Anglais, de ce côté-là, M. de la Galissonnière s’adressa au ministère français, pour lui demander des fonds qui le missent en état d’exécuter pleinement le plan qu’il s’était proposé, par rapport aux Acadiens. Ce plan fut approuvé en France, et il fut accordé huit cent mille livres, par année, pour le mettre à exécution.

Sur ces entrefaites, le comte de la Galissonnière fut remplacé par M. de la Jonquière, qui ayant recouvré sa liberté, à la paix de 1748, rentra en possession de son gouvernement, en vertu de sa première commission.

Par le traité d’Aix-la-Chapelle, la France recouvrait tout ce que l’Angleterre lui avait enlevé, durant la