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compensé des services qu’il avait rendus, en cette occasion, par la place de commandant du Détroit, avec le rang de major.

Dans le même temps que le comte de la Galissonière faisait partir Celeron pour les contrées du Sud-Ouest, il envoya une lettre à M. Hamilton, gouverneur de la Pensylvanie, pour l’informer de la démarche qu’il faisait, et le prier de donner ses ordres, pour qu’à l’avenir, les habitans de sa province n’allassent pas commercer au-delà des monts Apalaches, attendu qu’il avait reçu de son gouvernement l’injonction expresse d’arrêter les personnes et de confisquer les effets de ceux qui seraient trouvés faisant la traite avec les Sauvages, dans les contrées situées à l’ouest de ces montagnes.

Par un des articles du traité d’Utrecht, il était stipulé que ceux des habitans français de l’Acadie qui voudraient devenir sujets de la Grande-Bretagne, et demeurer dans la Nouvelle Écosse, y jouiraient du libre exercice de leur religion, etc. Plusieurs de ces habitans, se prévalant de cette clause, avaient prêté le serment de fidélité, ou comme le prétendent quelques écrivains français, de neutralité seulement, et étaient demeurés sur leurs terres. M. de la Galissonière crut voir, dans cet état de choses, une anomalie, ou une inconvenance préjudiciable au bien de son gouvernement : il pensa qu’il ne convenait pas que des Français d’origine, de langue et de religion demeurassent sous un gouvernement étranger, et souvent ennemi de la France, tandis qu’à trente lieues de distance, ils pouvaient se trouver parmi leurs compatriotes, et faire corps, pour ainsi dire, avec les autres ha-