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conserve avec une autre, qui était commandée par M. de Saint-Georges, et qui devait agir contre les établissemens anglais des Indes Orientales.

Le ministère anglais, qui avait été informé, de bonne heure, des préparatifs de la France, et qui savait que les deux escadres devaient, pendant quelque temps, faire route de compagnie, comprit qu’il n’avait rien de mieux à faire que d’essayer à les faire attaquer, avant qu’elles se fussent séparées. En effet, à peu près dans le même temps que les escadres françaises sortaient du port de Brest, l’amiral Anson et le contre-amiral Warren firent voile de Plymouth, avec une escadre supérieure à celle qu’ils avaient ordre de chercher. Cette dernière se composait de six vaisseaux de ligne, d’autant de frégates, et de quatre vaisseaux armés de la compagnie des Indes, ayant sous convoi une trentaine de navires chargés de marchandises. Elle fut rencontrée par les Anglais, sur les côtes de la Galice, au commencement de mai. Les amiraux français ne refusèrent pas le combat ; mais ayant fait la faute de laisser toutes leurs frégates s’éloigner d’eux, pour protéger les bâtimens marchands, ils se trouvèrent bien inférieurs en forces à leurs adversaires, et furent, à la fin, obligés d’abaisser leurs pavillons.

Dans le même temps que la France faisait les armemens dont nous venons de parler, on levait, dans les colonies anglaises, de nouvelles troupes, pour faire partie d’une expédition contre le Canada. Ces troupes furent tenues sur pied pendant l’année 1746, et le printemps et l’été de 1747, dans l’attente d’une flotte d’Angleterre ; mais au mois d’octobre de cette dernière année, le gouvernement anglais, craignant de ne pas