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firent quelques sorties, et il y eut des escarmouches assez chaudes, mais sans résultat important. Dans cet intervalle, un vaisseau de 64 canons, qui amenait un renfort de troupes à Louisbourg, fut pris par Warren, qui couvrait le siége avec son escadre.

Le 23 juin, les commandans anglais décidèrent que, le lendemain, on donnerait l’assaut à la place, par mer, tandis que les troupes du camp feraient une attaque, du côté de terre, par voie de diversion. Quoique les murs de Louisbourg fussent de quatre-vingts pieds de hauteur, et que le fossé en eût autant de largeur ; qu’il y eût soixante canons de gros calibre en batterie dans la ville, et que la place fût abondamment pourvue de munitions et de vivres, la garnison, forte de neuf cents hommes, fut effrayée des préparatifs des assiégeans, et M. Duvivier se détermina, peut-être trop tôt, à capituler.

Comme les échelles se trouvaient trop courtes de dix pieds, il est probable que l’assaut n’aurait pas réussi, et que les assiégéans auraient été découragés par le manque de succès. Quoiqu’il en soit, il fut convenu que la garnison sortirait de la place, avec les honneurs de la guerre, et serait transportée en France, aux frais de l’Angleterre, à la condition de ne pas servir contre cette puissance, durant l’espace d’une année. La perte des assiégeans ne se monta pas à deux cents hommes tués ; celle des assiégés ne dut pas être plus considérable.

La reddition de Louisbourg et du Cap-Breton ne fut pas plutôt connue en France, que le gouvernement fit préparer un armement considérable, dans le port de Rochefort. La flotte fut prête à mettre en mer, dès le commencement de mai 1746 ; mais elle fut retenue par des vents contraires, et ce ne fut que le 22 juin, qu’elle