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place aux Anglais, ou plutôt aux colons de la Nouvelle Angleterre. La guerre avait éclaté entre la France et l’Angleterre, dès l’année précédente 1744. M. Duvivier, qui commandait à Louisbourg, n’eut pas plutôt été informé de ce nouvel état de choses, qu’il arma quelques vaisseaux de guerre, qui se trouvaient dans le port, y fit embarquer environ neuf cents hommes, tant troupes réglées que miliciens, et se dirigea sur le poste de Camceaux, dans la Nouvelle Écosse, dont il se rendit maître, sans coup férir. Après en avoir transporté la garnison et les habitans à Louisbourg, M. Duvivier retourna sur les côtes de l’Acadie, et tint le Fort-Royal bloqué, pendant plusieurs semaines. Mais ayant appris qu’il y venait du secours de la Nouvelle Angleterre, il se retira aux Mines, autre poste peuplé de Français, dont il se rendit maître, mais qu’il abandonna ensuite, comme intenable, pour retourner à Louisbourg, où sa présence devenait nécessaire.

Le 5 février 1745, il fut arrêté, dans l’assemblée générale du Massachusetts, qu’il convenait de faire un armement contre Louisbourg, afin d’ôter aux Français, par la prise de cette forteresse, les moyens faciles qu’elle leur fournissait d’incommoder la Nouvelle Angleterre, et de faire des incursions dans la Nouvelle Écosse. M. Shirley, homme actif autant qu’habile, qui était alors gouverneur de la Nouvelle Angleterre, entra avec ardeur dans les vues de l’assemblée générale : les enrôlemens commencèrent aussitôt ; et au bout de deux mois, le nombre des volontaires fut de plus de 4,000. Ces troupes furent mises sous les ordres de M. Pepperell, commandant en chef des milices de la colonie, et embarquées sur une escadre commandée par le com-