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qu’au 46ème, et le titre de vice-amiral et de lieutenant-général dans toute cette étendue de pays.

M. de Monts conserva la compagnie formée par son prédécesseur, et l’augmenta même de plusieurs négocians des principaux ports de France, et particulièrement de celui de La Rochelle. Il équipa quatre vaisseaux, l’un desquels fut destiné à faire la traite des pelleteries à Tadousac : Pontgravé fut chargé de conduire le second à Camceaux, et de courir de là tout le canal que forment l’Royale ou du Cap-Breton et celle de Saint-Jean. M. de Monts conduisait les deux autres, accompagné des sieurs de Champlain et de Poutrincourt et de plusieurs autres volontaires. Parti du Hâvre-de-Grâce, le 7 mars 1604, M. de Monts arriva, le 6 mai, dans un port de l’Acadie, qui fut nommé port Rossignol, parce qu’il y confisqua un vaisseau appartenant à un capitaine de ce nom.

Cependant Champlain explorait toute la côte, dans une chaloupe, pour chercher un endroit propre à l’établissement qu’on voulait former. M. de Monts ne pouvait manquer de réussir à fonder solidement une colonie, s’il choisissait bien son poste, et il ne lui était pas nécessaire d’aller bien loin. Il était près des deux ports les plus sûrs et les mieux situés pour le commerce, ceux de Camseaux et de la Hève ; mais il ne daigna pas même s’y arrêter. Il n’entra ni dans la Baie Française, ou de Fundy, ni dans le Port Royal, ni dans la rivière de Saint-Jean, autres postes avantageux ; mais il suivit Champlain dans une petite île, et résolut de s’y établir. Cette île, à laquelle il donna le nom de Sainte-Croix, n’a guère qu’une demi-lieue de circuit ; aussi fut-elle défrichée en peu de