Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vée des Français, et ils en furent quittes pour la perte de leurs cabanes, et de leur blé-d’inde, qui faisait leur principale nourriture. On les poursuivit néanmoins, dans leur retraite : l’armée traversa le petit lac des Renards, et le lendemain, on arriva près de la principale bourgade de ceux qu’on cherchait : elle avait aussi été abandonnée. On s’avança jusqu’au dernier fort des Outagamis, situé sur une petite rivière qui tombe dans l’Ouisconsin, à trente lieues de l’entrée de cette dernière rivière dans le Micissipi. On le trouva désert, comme les précédents, et il fallut se contenter de le détruire, et de ravager la campagne d’alentour, afin d’ôter à l’ennemi le moyen d’y subsister.

Ce fut là à quoi se borna l’excursion contre les Outagamis ; car, comme il aurait été à-peu-près inutile d’aller plus loin, M. de Lignery donna l’ordre du retour. Il fit démolir, en passant, le fort de la Baie, parce qu’étant trop voisin des ennemis, il n’aurait pas été une retraite sûre pour les Français qu’on y aurait laissés en garnison.

Dans l’été de 1731, on vit une nouvelle forteresse s’élever dans les forêts du Canada, ou de ce qu’on appellait alors de ce nom. Le gouverneur de la Nouvelle France, voyant qu’il ne pouvait contraindre celui de la Nouvelle York à abandonner son fort d’Oswego, et ne croyant pas, apparemment, l’entreprise de ce dernier assez contrebalancée par la construction du fort de Niagara, résolut d’en ériger un autre, à la Pointe à la Chevelure, sur le lac Champlain[1]. On ne pou-

  1. Le marquis de Beauharnois avait envoyé à la cour de France une espèce de mémoire, accompagné de la carte du territoire contesté entre la France et l’Angleterre, et